1978 – Affaire Bendjelloul : Peine de mort requise

Alain Bendjelloul, un homme déjà condamné par une Cour d’Assises, se tenait à nouveau devant la justice pour un assassinat brutal. La victime, un homme bien connu des services de police, avait été mise à genoux avant d’être exécutée par Bendjelloul. La peine de mort fut requise pour ce crime.

Le Monde parlait de procès hors du commun que celui d’Alain Bendjelloul, trente ans, facilement qualifié d’ennemi public n°2 (après Mesrine) et de roi de la cavale. Dans le box, à ses côtés, deux comparses : Michel Laurent, trente-huit ans, et Philippe Tortosa-Paysant, trente ans, que l’on accuse d’avoir trempé dans le dernier hold-up reproché à Bendjelloul. Les trois hommes ont été arrêtés le 1er décembre 1975 dans une ferme en Normandie, à Menil-Hubert-sur-Orne, où ils vivaient cachés en compagnie de trois femmes, peu après l’évasion de Bendjelloul. Celui-ci avait commis l’imprudence de téléphoner à sa maîtresse, à Marseille : le téléphone était surveillé. On trouva dans cette thébaïde des armes, des munitions, des passe-montagnes, des sommes d’argent en francs français et en devises étrangères et un petit matériel qui semblait ne laisser aucun doute sur les activités du trio.

Entre son évasion de Fresnes et son arrestation, c’est-à-dire autour du 22 novembre 1975, Bendjelloul avait eu le temps de se débarrasser de deux hommes connus pour leur appartenance au milieu marseillais : Mathieu Trivico, dit  » l’Indien « , trente-cinq ans, et Jacques Pellegrini, cinquante-six ans. Pellegrini avait eu pour maîtresse l’amie de Benjelloul. 

La défense de Bendjelloul reposait sur les épaules de François Tubiana, Camille Giudicelli et Jean-Louis Pelletier. Philippe Vouland défendait un complice impliqué dans le hold-up lié à l’affaire. La tâche était complexe. La peine de mort planait au-dessus de leurs têtes, et les avocats devaient convaincre le tribunal de choisir une peine moins sévère.

Philippe Vouland, aux côtés de ses confrères, plaida avec force contre la peine de mort. Ils présentèrent des arguments solides et humanitaires, soulignant les circonstances atténuantes et l’importance de la réhabilitation.

La peine de mort ne fut pas prononcée.

Le client de Philippe Vouland fut condamné à une peine mixte, lui permettant de quitter la prison peu de temps après le procès.

Retrouvez l’article du Monde consacré à cette affaire : https://www.lemonde.fr/archives/article/1978/10/27/alain-bendjelloul-comparait-pour-un-double-meurtre-et-un-hold-up_2976835_1819218.html