2023 – Le procès de Bernard Laporte et Mohed Altrad
En 2023, Bernard Laporte, figure incontournable du rugby français, comparaît devant le tribunal correctionnel de Paris pour corruption et trafic d’influence. À ses côtés, plusieurs acteurs majeurs du monde de l’ovalie, pris dans une affaire qui secoue la gouvernance du sport français. Laporte, ancien sélectionneur du XV de France et président de la Fédération Française de Rugby (FFR), est accusé d’avoir favorisé Mohed Altrad, milliardaire et propriétaire du Montpellier Hérault Rugby, en échange de contrats opaques.
L’affaire débute en 2017, lorsque la société Altrad obtient le premier contrat de sponsoring maillot de l’histoire du XV de France. Rapidement, les enquêteurs du Parquet National Financier (PNF) s’intéressent aux liens entre Laporte et Altrad. Un contrat de 180 000 euros signé en février 2017 pour des prestations de conseil jamais exécutées, des interventions en faveur du club montpelliérain, et une sanction financière réduite pour Montpellier Rugby : autant d’éléments qui alimentent les soupçons de favoritisme et de conflits d’intérêts.
Une enquête qui éclabousse le rugby français
Le procès s’ouvre sous haute tension. Claude Atcher, ex-directeur général de la Coupe du monde 2023, Serge Simon, vice-président de la FFR, et plusieurs autres figures du rugby sont également poursuivis.
Les faits reprochés à Laporte s’accumulent :
- Un contrat de sponsoring de 1,8 million d’euros signé avec Altrad sans consultation de la commission marketing de la FFR.
- Une réduction d’amende pour Montpellier Rugby, après un appel de Laporte à la commission de discipline.
- Des missions rémunérées mais non réalisées entre Laporte et Altrad.
L’accusation est claire : en tant que président de la FFR, Bernard Laporte ne pouvait pas conclure des accords financiers avec un sponsor tout en intervenant en sa faveur.
Un jugement qui fait date
Brice Grazzini assiste le gérant de Score XV, un ancien rugbyman poursuivi pour complicité d’abus de bien social et travail dissimulé.
Le tribunal correctionnel rend son verdict :
✅ Relaxé du chef de complicité d’abus de bien social
✅ Condamné à une simple amende pour travail dissimulé
Bernard Laporte, quant à lui, est condamné à deux ans de prison avec sursis et 75 000 euros d’amende, une décision qui marque un tournant dans la lutte contre la corruption dans le sport.
L’affaire Laporte-Altrad ouvre un débat plus large : comment éviter de nouveaux scandales dans le financement du rugby et du sport en général ?
Retrouvez un article du Monde traitant de l’affaire : Lien vers l’article