Au procès de la rue d’Aubagne, les témoignages poignants des proches de victimes
Le tribunal de Marseille avait réservé six jours pour évoquer les parcours de vie des huit victimes et entendre un grand nombre des quelque 90 parties civiles.
Un jeune homme la tête coiffée d’un chapeau de feutre, un autre tout sourire le visage encadré de dreadlocks, une jeune femme qui pose en robe d’été sur un fond de tournesols, une autre les bras ouverts devant l’océan… Sur les dix écrans géants de la salle d’audience du tribunal correctionnel de Marseille réservée aux procès hors normes, les photos des victimes des effondrements des immeubles de la rue d’Aubagne accompagnent, depuis vendredi 15 novembre, la déposition de leurs proches. Le tribunal a réservé six jours pour évoquer les parcours de vie des huit personnes mortes et entendre un grand nombre des quelque 90 parties civiles.
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« Celle-là, elle est bien », dit Léo Lavieille lorsque le président du tribunal, Pascal Gand, fait défiler les photos de son père, Fabien Lavieille, enseveli à 54 ans sous les décombres du 65, rue d’Aubagne, le 5 novembre 2018. Tee-shirt du groupe Massilia Sound System dont il était un inconditionnel, blouson et poing levé… l’image résume son père : « Un écorché vif, trop gentil et grand rêveur. »
« Je n’étais pas fan que mon père habite ici, ça sentait la pisse dans le hall, mais il était toujours en mode “c’est pas grave”. » Léo Lavieille passe en revue les galères d’une existence difficile marquée par le décès de sa mère, la maladie de son père dont les poumons avaient été endommagés par l’amiante du temps où il travaillait dans le bâtiment. Mais il prend à témoin la photo affichée : « Il avait toujours le sourire, malgré tout ce qu’il a vécu. »