Défendre à contre-courant : la défense de Mehdi A. à Marseille
Le 25 octobre 2025, Le Monde consacre un article au procès de Mehdi A., considéré par la police comme l’une des figures de la « DZ Mafia ». Devant le tribunal correctionnel de Marseille, il était défendu par Tom Bonnifay, du cabinet Vouland Avocats.
Dans certaines affaires, la défense ne se mesure pas au verdict, mais au silence qu’elle ose rompre.
Celle de Mehdi A. en faisait partie.
Alors que la police voyait en lui une « tête de réseau », que la presse décrivait l’un des acteurs d’une organisation criminelle tentaculaire, Tom Bonnifay, avocat pénaliste au Cabinet Vouland Avocats, est revenu à 2019 : une scène d’enlèvement, des images floues, des identifications fragiles, et une certitude d’enquête construite sur le temps long du soupçon.
Dans le box, Mehdi A. n’était pas la figure fantasmée de la DZ Mafia, mais un homme de vingt-neuf ans, lucide sur ses fautes, sur son passé, mais décidé à ne pas être jugé pour celui qu’il est devenu depuis.
Le tribunal, lui, devait trancher sur le Mehdi d’alors, pas sur l’ombre que la police dessine aujourd’hui.
Plaider, dans ces conditions, c’est accepter d’être minoritaire.
C’est se tenir face au poids d’une narration déjà écrite, et tenter d’y inscrire, mot après mot, la nuance, la chronologie, le doute raisonnable.
C’est rappeler qu’en droit pénal, les réputations ne sont pas des preuves, et qu’une identité judiciaire n’est jamais une identité définitive.
Les décisions de justice ne disent pas tout.
Elles tranchent.
Elles n’épuisent ni les trajectoires, ni les regrets, ni les vies qu’elles condamnent.
Mais elles laissent parfois passer, dans leurs interstices, un espace pour la complexité humaine, celui où se loge encore la fonction de la défense.
👉 Retrouvez l’article que Le Monde consacre à l’affaire ici.